(En lien avec l’article du 15 octobre 2017, 10 clés à dépasser pour être libre et heureux !)
« Soyez sceptique, mais apprenez à écouter ».
Le cinquième accord toltèque - Don Miguel et Don José Ruiz
Les projections sur l’autre : la porte ouverte à la manipulation.
Au fil du temps, je suis devenue une initiée en ce qui concerne les histoires truffées de coups tordus. Comme un chien de la brigade des stups, je flaire les manipulations avant que la personne développe les détails de sa relation.
Sonia suit une thérapie classique et comme elle estime que cela n’avance pas assez vite, elle vient faire une séance de kinésiologie. Dès qu’elle aborde le sujet de son conjoint je sais qu’elle devrait partir en courant mais visiblement, elle n’est pas là pour que je l’aide à courir. Elle donne les détails de cette relation difficile. D’après sa psychologue, son compagnon est un pervers narcissique. Donc, elle sait déjà. Nous essayons de définir ensemble un objectif de séance mais elle ne veut pas le quitter. Elle aimerait plutôt que nous l’aidions à mieux vivre cette situation. « Je l’aime, et j’aimerais qu’il m’aime » finit-elle par dire. Elle tient un propos totalement utopique mais certaines femmes sont tenaces et poursuivent leur rêve quelle que soit la réalité tangible.
Christine aurait dû partir en courant elle aussi il y a plus de vingt ans mais au lieu de cela, elle vient de se marier parce qu’il lui a proposé. Elle a été très vite déçue, pas d’invités, juste les parents qui font office de témoins. « Je suis romantique » dit-elle « Mais lui veut un mariage très simple ». Il s’avère qu’en fait, ce mariage permettra une source d’économie d’impôts pour lui. Arrive-t-elle à y croire encore et imagine-t-elle qu’il puisse changer ? Son mal au dos cache une tension permanente.
Elles ne peuvent plus voir la réalité. En contact avec un être dévalorisant au quotidien, la victime est une personne humiliée qui ne sait plus qui elle est.
J’ai été étonnée, par les femmes dès que j’ai ouvert mon cabinet, de tous les milieux, (femmes au foyer, salariées, chefs d’entreprise, agricultrices, très jeunes et moins jeunes), agréablement surprise par leurs nombreuses qualités communes. Je les ai découvertes fortes, avec une sincérité naturelle et un sens pratique inné. Pas de bluff dans leurs façons de se livrer, pas de faux-semblants. Je sus quelques temps plus tard, qu’il n’y avait pas de tri magique devant la porte de mon cabinet ; les femmes qui venaient me voir étaient pour une grande majorité, authentiques, généreuses et honnêtes. Puis je constatais après quelques années de pratique, qu’elles avaient d’autres points communs, elles étaient naïves, donc potentiellement manipulables.
Les récentes expériences en neurosciences parlent de la différence entre le cerveau social de l’homme et celui de la femme : « Le cerveau de la femme est plus « social » que celui de l’homme. Et donc plus dépendant de la qualité relationnelle de l’existence. Cela éclaire plusieurs paradoxes de différents ordres restés jusqu’ici inexpliqués. Par exemple, statistiquement, la santé des hommes semble mieux profiter de la vie conjugale que celle des femmes. Pourquoi ? C’est que souvent la vie de couple est médiocre : la femme en souffre et cela fait chuter son système immunitaire ; l’homme y est plus indifférent, et s’estime heureux de ne pas vivre seul. Par contre, les femmes qui se sentent satisfaites voire très satisfaites de leur vie conjugale se nourrissent de cette qualité relationnelle avec plus d’intensité que les hommes, et leur santé en profite davantage, malheureusement, ces cas sont rares… ».1
Hélas, la femme souffre de ne pas être entendue et se raconte bien des histoires. Elle imagine un homme qui viendrait la "reconnaître enfin" et sa naïveté la rend vulnérable. Elle passe d’un mythe à l’autre, des parents idéaux au prince charmant, sans prendre conscience qu’elle court seulement après des rêves.
L’indépendance est la clé dans une relation de couple saine pour les hommes et pour les femmes.
Voici comment l’âme sœur a remplacé le prince charmant dans la mythologie actuelle de la femme :
Léna est brillante, pleines de talents. Elle est aussi pleine de chagrin car Marc l’a quittée pour une autre et elle commence à fatiguer à cause de ses déboires amoureux. Elle en aura encore si elle continue d’idéaliser ses relations avec l’homme. Elle se persuade qu’elle peut rencontrer son âme sœur et quand elle me le décrit, elle détaille plutôt les traits de caractère d’une femme : « Le prince charmant non, mais l’âme sœur avec qui je pourrais partager les mêmes passions, échanger sur des sujets communs, qui aurait les même centres d’intérêts que moi, à qui je pourrais tout dire et qui se confiera… »
« Emplissez chacun la coupe de l’autre, mais ne buvez pas dans la même coupe.» 2
Cultivons notre jardin secret, soyons créatifs, débarrassons-nous des mythes et nous serons beaucoup moins manipulables.
N’oublions pas que l’univers répond en écho à ce que nous pensons de nous-même. Il revient nous le dire sous forme d’évènements et de rencontres.
Préservons-nous des abîmes des relations nuisibles
1 D'après le livre d'entretiens de Patrice Van Eersel « Votre cerveau n'a pas fini de vous étonner » aux éditions Albin Michel.
2 Khalil Gibran : poète et peintre. Extrait du livre : « Le prophète » aux éditions Evergreen.